Pascale Morel in Italia in esposizione alla galleria Il Melograno
Livorno
26 settembre – 9 ottobre 2015
Pascale Morel ha studiato all’Ecole Municipale des Beaux-Arts di Troyes, presso la quale insegna dal 2007, e all’atelier Met de Penninghen Académie Julian Paris. Dal 2000 al 2011 ha esercitato la professione di psicoanalista.
“ Cosa mi dice la pittura: paesaggi informali o luoghi d’origine della pittura? Dipingo sulla tela perché la superficie delle caverne è rara oggigiorno. Mi sforzo, sull’orlo dell’abisso. Penso in tutta imbecillità, dentro un non-sapere. Devo senza posa perdere, spogliare, allarmare, risvegliare. Costruire, disfare. C’è una spinta, la percezione cercata di un legame con l’universo, la materializzazione di una diversità, l’estrapolazione, la vertigine.
Il tema iniziale, il paesaggio, fu senza dubbio un pretesto per partire. Lotto contro la volontà del tutto cosciente di esprimere un’emozione, uno stato d’animo. Ho un bisogno folle d’inventare, dolce pazzia o orgoglio smisurato?
Mi pare che la pittura debba grattare la superficie e condurre irresistibilmente all’origine della creazione stessa.
Luogo di smarrimento voluto, un precipitare in uno spazio aleatorio, ove talvolta emerge un tramite, una passerella, il luogo abitato-disabitato che collega l’uomo all’universo.
La pittura, soglia tra la solitudine e l’incontro, è più che mai un atto di amore e di resistenza. La pittura mi ha coinvolto. E’ la mia pelle e in essa ora cerco il corpo. ”
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Questo testo, scritto per l’uscita del mio primo catalogo, si concludeva con l’argomento del corpo della pittura. Facevo allora ciò che può essere definito come arte astratta, al limite del segno, nella suggestione la più discreta.
Nel 2010 terminavo la mia ultima tela cosiddetta astratta e questo per più motivi. La pittura mi indicava il cammino precipitandomi nel vuoto, e interrogandosi attraverso il mio gesto, mi indicava possibili strade senza uscita, compresa la propria sparizione, la sua inutilità o la sua assenza.
Temevo, e temo tuttora, di ripetermi. Voglio continuare ad interrogarmi, ad avere dubbi.
Ho pensato di dover correre il rischio di dire di più, di abbandonare il segno e rischiare la forma, a costo di mostrare: ecco dove dovevo trovare l’impegno vinto il timore di essere troppo eloquente. Non restare al limite del mondo ma accettare di penetrarlo, di affrontare la questione con coraggio, dando corpo alle proprie visioni. Una posizione etica nel dipingere.
Tento di collegare il mio lavoro all’altro, a ciò che vive. Cercando la sostanza della pittura dall’interno. L’animale, nella sua carne anonima, metafora dell’aspetto nascosto dell’artista, come della condizione di tutti gli esseri viventi.
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Il mio lavoro di pittrice mi ha condotto a interrogarmi sulla responsabilità dell’artista (ce n’è una possibile?) all’interno di società che vanno a grande velocità. Non si tratta di una posa ma di un interrogativo radicato in me ed è la pittura stessa che mi ci conduce perché, dopotutto, qual è il suo scopo? Non è questione di decorare un muro sopra ad un divano, è questione di vivere con la pittura
La pittura esiste ancora oggi? E dove è? Qual è oggi il pensiero che la sostiene? Che cos’è l’arte concettuale? L’arte delle parole e del marketing? Un avatar duchampiano, un’impostura o il riflesso di una società in mutazione? A cosa serve? Ad ingannare la morte?
Mi pare che la pittura, l’arte, sia un’assenza e non uno specchio o il mezzo per ottenere un minuto di celebrità, un puro e semplice annullarsi, dedicato all’altro, in un atto di generosità. A chi non porta nomi, a qualcuno di sconosciuto.
… “Du côté du fléau” (Albert Camus) je ne veux me trouver...
Pascale Morel
Formation à l’EMBA de Troyes et à l’atelier Met de Penninghen Académie Julian Paris
Psychanalyste de 2000 à 2011 à Troyes
Professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Troyes depuis 2007
«Ce que me dit la peinture : paysages informels ou terres originelles de la peinture ?
Je peins sur des toiles parce que la surface des cavernes se raréfie.
Je m’efforce, au bord du vide. Je peins en toute imbécillité, dans un non-savoir. Je dois sans cesse perdre, dépouiller, alarmer, éveiller. Construire, déconstruire.
Il y a cette poussée, sensation recherchée du lien à l’univers, matérialisation d’altérité, extrapolation, vertige.
Le thème initial, le paysage, fut sans doute un prétexte à « décoller ».Je lutte contre toute volonté consciente d’exprimer une émotion, un état d’âme. Le désir et ses traces doivent s’installer, quasi autonomes. J’ai un besoin fou d’inventer, folie douce ou orgueil démesuré ?
Il me semble que la peinture doit enlever des peaux, et mener irrésistiblement à l’origine de la création elle-même.
Lieu de perte délibérée, dans ce précipité de l’espace aléatoire, d’où parfois surgit cet entre-deux, la passerelle, le lieu habité-inhabité qui relie l’homme à l’univers.
La peinture, seuil de la solitude et de la rencontre, est, plus que jamais, un acte d’amour et de résistance ;
Peindre m’a engagée. C’est ma peau, et j’y cherche maintenant le corps de la peinture.»
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Ce texte écrit pour l’édition de mon premier catalogue s’achevait par cette question du corps de la peinture ; je faisais alors ce qu’on pouvait qualifier de l’art abstrait, au bord du signe, dans la suggestion la plus discrète.
En 2010, j’achevais ma dernière toile dite abstraite, et ce, pour plusieurs motifs: la peinture m’indiquait le chemin en me précipitant vers le vide, en se questionnant à travers mon geste, elle m’indiquait les impasses possibles, y compris sa propre disparition, sa futilité ou son absence.
Je craignais, et crains toujours de me répéter. Je veux continuer de m’interroger, de douter.
J’ai pensé qu’il me fallait prendre le risque d’en dire plus, d’abandonner le signe au risque de la forme, au risque de montrer: voilà où devait se trouver l’engagement, et vaincre la peur, d’être «bavarde».
Ne pas rester au bord du monde mais accepter d’y pénétrer, d’empoigner la question avec courage, en donnant chair à ses apparitions. Une position éthique de peintre
Je tente de relier mon travail à l’autre, le vivant. En cherchant la chair de la peinture, de l’intérieur. L’animal, dans sa chair anonyme, métaphore de l’envers du peintre, comme de la condition de tout être vivant.
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Mon travail de peintre m’a amenée à questionner la responsabilité de l’artiste (y en -t-il une possible?), dans des sociétés à grande vitesse.
Il ne s’agit pas d’une posture; il s’agit d’un questionnement ancré en moi et c’est la peinture qui m’y a amenée;car, enfin, à quoi pourrait-elle bien servir? Il n’est pas question de décorer un mur au-dessus du canapé, il est question de vivre avec la peinture.
La peinture existe-t’elle encore aujourd’hui? Ou est-elle? Quelle est, aujourd’hui, la “pensée” qui la fonde? C’est quoi l’art conceptuel? L’art du discours et du marketing? Un avatar duchampien, une imposture ou le reflet d’une société en mutation? A quoi ça sert? Un trompe-la-mort?
Il me semble que la peinture, l’art, est une absence et non un miroir ou le moyen d’une minute de célébrité, une juste et abrupte disparition, dédiée à ce qui est autre, dans l’oblativité. A ce qui ne porte pas de nom, à de l’insu.
… “Du côté du fléau” (Albert Camus)je ne veux me trouver…
Pascale MOREL
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